Monsieur et Madame Bernachon reçoivent Monsieur et Madame Waterbrunner à déjeuner.
Mr Waterbrunner est le nouveau directeur européen de l’entreprise dans laquelle travaille Mr Bernachon. Il est allemand.
Monsieur Bernachon espère faire bonne impression à son supérieur pour ne pas risquer de perdre sa place. Madame Bernachon a mis les petits plats dans les grands.
Madame Waterbrunner ne parle pas un mot de français. Madame Bernachon a promis à son fils Ludovic une belle voiture de pompier, à la condition qu’il se tienne bien. Tout est prêt.
Mais Mr Bernachon souffre d’une virulente colique due, croit-il, au poisson mangé la veille chez ses parents. Ludovic en souffre également…
Il n’y a qu’un seul cabinet de toilette chez les Bernachon. Et tout doit être absolument parfait ! Il ne faut montrer aucun signe de faiblesse ! Que se passera-t-il si une crise se déclare alors que les Waterbrunner sont là ?
Ce texte est une peinture de ce qui fonde un humain aussi bien dans ses travers les plus noirs que dans ses plus belles qualités. Chaque personnage peut aussi bien être victime que bourreau, et aussi bien inspirer l’empathie que le dégoût. En observant les failles de l’humanité au travers de celles qu’il connaît chez lui, Calaferte n’est jamais en dehors de l’action et connaît très précisément ce qui articule le discours et les actions de chacun des personnages. Il nous en donne la clé grâce à la clarté de son écriture.
Grégory Faive souhaite que le spectateur rie et reconnaisse en chacune des figures de la pièce, la part de ce qui constitue sa propre humanité ou la détruit, et se retrouve confronté à cette frontière très fine qui fait basculer soit dans la soumission, soit dans la tyrannie. Le spectacle est l’occasion de s’ approcher de cette frontière, de s’y perdre et d’en dessiner les contours.