« Tu sais, ça ferait très plaisir à ta sœur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie. »
Adrien ne l’a pas vu venir. Juste avant le gratin dauphinois.
Si seulement il n’avait pas laissé passer le petit instant où il est encore possible de refuser.
Et si seulement il n’avait pas envoyé de texto à Sonia juste avant de venir.
Il s’était promis de ne pas la contacter, de la laisser profiter de 30 jours de pause pour réaliser qu’ils devaient se retrouver. Mais à 17h24, il lui avait écrit, à 17h56, son message avait été lu. Alors pourquoi n’avait-il toujours pas de réponse à 20h16 ?
Comment tenir bon entre l’attente insupportable d’une réponse et ce repas familial qui rappelle à Adrien chacun des petits ratages de son existence ?
Comment bien parler du couple quand le sien semble un échec ?
Peut-être en prenant le léger recul qui permet de rire de ce qui arrive, et de faire le pas d’après… vers le ratage suivant.
Dans cette adaptation du texte de Fabrice Caro, Grégory Faive, avec la complicité d’Anne Castillo, souhaite que le spectateur ait l’impression d’être dans la tête d’Adrien tandis qu’il est à table, reconnaisse sa sœur et son beau-frère comme les siens et ressente l’insupportable attente de la réponse de Sonia et la difficulté à trouver les mots pour raconter le couple de sa sœur.