Bois-moi ! et Mange-moi ! : c’est par ces deux injonctions qu’Alice fait son entrée au pays du merveilleux.
Comme elle, les spectateurs entreront dans la fiction par le goûter qui leur sera servi, encouragés par les acteurs-conteurs à déguster les différents mets et passer avec eux de l’autre côté du miroir.
Alice est tantôt l’actrice-conteuse qui parle en son nom, tantôt le personnage de fiction.
Elle est accompagnée par deux autres acteurs-conteurs, tantôt compagnons de jeu bienveillants, tantôt monstres effrayants ou créatures merveilleuses.
Une manière savoureuse de brouiller encore plus les pistes dans une histoire où la question du rapport à la réalité est centrale. Au pays d’Alice tout est possible, tout le monde peut tout jouer, et cette Alice transmet avec humour le décalage qu’elle vit au quotidien.
Le théâtre permet de tout inverser, de tout transformer avec une facilité déconcertante, si l’acteur dit « bonjour il y a une chenille qui fume dans la loge », aucun spectateur ne remettra sa parole en doute, la magie du pacte fictionnel opère et l’œuvre de Lewis Carroll nous offre alors une belle matière à bazar.
Les spectateurs sont conviés à venir goûter avec les acteurs et célébrer leur non- anniversaire en compagnie d’Alice, en priant d’une part pour que ce ne soit l’anniversaire de personne car cela gâcherait la fête, et d’autre part pour que Grégory Faive n’interprète pas la reine de cœur.